27 Novembre 2015
Synopsis :
Imaginez un monde où personne ne s'éteint.
Imaginez un service de soins palliatifs où personne ne succombe.
Imaginez un univers où la mort en a ras la faux et fait un burn out.
Emm n'en peut plus. Un matin, elle s'arrête et s'assoit. Ses bras sont de plomb, elle pèse une tonne, elle ne peut plus se lever.
En se laissant aller à son spleen, elle rencontre Suzie, une jeune femme dont la gentillesse va l'émouvoir. Commence alors un périple extraordinaire au cours duquel Emm va découvrir la richesse de la nature humaine.
Mon Avis :
Pour les personnes qui me suivent et/ou me connaissent, elles savent à quel point j’attends toujours avec beaucoup beaucoup d’impatience la sortie d’un nouveau roman de Marie Pavlenko. Celui-ci n’a pas échappé à la règle. J’avais d’autant plus hâte de le découvrir sachant que celui-ci est complètement différent de ses autres œuvres. Comme toujours lorsqu’il s’agit de nos auteures préférées, avec Mathieu d’Enjoy Books ont a décidé de se plonger dedans avec une lecture commune.
Dès la première page, on rentre tout de suite dans le vif du sujet. Le lecteur est témoin d’une famille au chevet d’une vieille dame qui est sur le point de mourir à l’hôpital. Mais contre toute attente, et même avec un coup de pouce, il n’y a pas moyen qu’elle décède. Elle n’est d’ailleurs pas la seule, aucun mourant ne trépasse. Alors que se passe t-il ? La réponse est simple, Emm la faucheuse, est fatiguée, complètement épuisée. Elle fait tout simplement un Burn-out !
Sans elle au top de sa forme et n’accomplissant plus son travail, comment le monde va-t-il continuer de tourner normalement ? C’est à travers les différentes tribulations tantôt délirantes, tantôt touchantes d’Emm que Marie Pavlenko va nous régaler.
Durant ce passage à vide, elle va rencontrer Suzie, un cloporte (comme elle aime nous appeler), une humaine atteinte d’une maladie incurable et dont les jours sont comptés. On pourrait croire que l’on a affaire à une histoire triste où la mort est très présente, mais en réalité, il s’agit surtout ici de LA VIE. Grâce à Suzie, Emm va combler son ignorance du mode de vie humain et va aussi découvrir les plaisirs simples de la vie.
Marie pousse également le lecteur à la réflexion d’un monde sans mort et à la conséquence qu’une surpopulation puisse provoquer. Imaginez des rues entières de personnes qui se baladent soit avec les boyaux à l’air, soit avec des membres en moins. Cela vous donne tout de suite très envie de sortir de chez vous, n’est ce pas ? Mais aussi à une société, la notre, qui n’est jamais contente, qui en demande toujours plus. Tout simplement parce qu’elle à oublié les bonheurs essentiels, ceux qui nous tiennent debout tous les jours ; L’amour, la famille, les amis, le partage avec une personne proche ou avec un inconnu, les loisirs, …
La fin … Quoi en dire, mise à part que j’ai tout simplement A-DO-RE !! Elle se termine de la meilleure des façons et m’a arraché plusieurs sourires.
De tous les romans de l’auteure, celui-ci est incontestablement le livre possédant le plus d’humour. J’ai eu des fous rires énormes et à n’en plus finir grâce aux situations très cocasses et aux réactions totalement décalées de notre adorable Emm. Sans oublier son côté absolument frappadingue.
C’est avec évidence que mes protagonistes chouchou de cette histoire sont Emm et … SA FAUX ! Si si, je ne plaisante pas. Même si sa faux est une partie d’Emm, toutes les deux, elles discutent et leurs dialogues sont tordants, un pure délice ! Toutes les deux forment un incroyable duo de choc. Emm m’a aussi beaucoup touché dans son processus d’humanisation.
Même étant mourante Suzie ne change pas, elle continue à déborder de générosité et à rester elle-même. Un caractère et une personnalité qui saura toucher le cœur d’Emm, d’Anatole et celui du lecteur.
Anatole, c’est LE protagoniste masculin, celui qui a en tête le profil physique de la femme de ses rêves et qui en est totalement obsédé. Mais finalement, il va craquer pour une femme aux antipodes de cette image et va se rendre compte que le plus important est la beauté intérieure.
Comme dans toutes histoires et dans nos vies, on possède tous une personne que l’on ne supporte pas du tout. Ici, il s’agit de Joséphine, l’abominable maman d’Anatole. Lorsque vous ferez sa connaissance vous comprendrez tout de suite de quoi je parle et du pourquoi.
Retrouver la plume de Marie Pavlenko a été une nouvelle fois un grand bonheur. Elle fait partie de ces auteures qui possèdent une véritable « plume signature ». De plus, il se passe tellement de choses dans ses 193 pages que l’on ne s’ennuie jamais !
Mon seul bémol concerne uniquement le prix que j’estime être élevé par rapport au nombre de pages et qui pourrait malheureusement freiner la vente de cette formidable histoire.
En conclusion :
Une fois de plus, avec son nouveau roman, Marie Pavlenko à réussi son coup ! Son imagination débordante et ses superbes idées donnent une histoire touchante, pétillante et totalement barrée pour mon plus grand bonheur ! Son point fort, c’est qu’à travers ce roman, elle arrive aussi à mener le lecteur à la réflexion. Et bien sûr, ce bijou ne brillerait pas sans la présence de l’irrésistible Emm et de sa Faux.
Note : 19/20
Vous trouverez la chronique de Mathieu ici.